Pièces radiophoniques
« Les Ombres » est un projet inachevé des Ateliers 415. Ce texte destiné à la radio a été écrit par Erwan Tanguy.
Synopsis : Un homme politique s’apprête à révéler un scandale, et il est assassiné. Parce que le corps est retrouvé en bas de l’immeuble où il a passé une partie de son enfance, un journaliste mène une enquête sur cette mort.
Cette enquête va l’amener à découvrir une part de sa propre identité.
Pendant ce temps dans la ville, une scientifique et un peintre s’intéressent à l’affaire, des sons étranges et inexpliqués se font entendre, des fantômes complotent …
Prologue
Henri JACQUES – Pourquoi ici ? Pourquoi dans cet entrepôt ? S’il croit qu’il pourra me faire changer d’avis… (il prend son téléphone, tape un numéro et attend, puis raccroche)… Et il croit que je vais m’abaisser à lui laisser un message ! Que je vais m’abaisser à lui laisser croire qu’il a le dessus ! Merde ! Il ne va pas réussir à m’écraser. Et ma curiosité me perdra. Qu’est-ce que je fous là ? Qu’est-ce qu’il voulait me dire ? Comment pensait-il me faire changer d’avis ? Avec quel chantage encore ? S’il croit que déballer ma vie privée suffira à me faire taire ! Pas s’énerver, s’il ne répond pas, mieux vaut partir.
(un bruit sourd, étrange, un tremblement de terre, et l’homme se retrouve entouré par quatre autres personnes cagoulées. L’un d’eux (Driss) tire à bout portant dans la tête de l’homme, qui tombe. Ils enlèvent leur cagoule)
Anatole – Qu’est-ce qu’on fait du corps ?
Barbara – On peut pas le laisser là, il faut le déplacer
Driss – (s’adresse à Camille) Bon. Ils veulent quoi exactement ?
Que le corps soit retrouvé ? Ou pas ? Et quand ?
Camille – Je rappelle le contact (il tape un numéro sur son téléphone et s’éloigne… temps… il crie « Quoi ! mais ce n’est pas du tout ce qui était prévu… Pour l’autre nous avons été obligé d’improviser… ok ok…)
Driss – Alors ! C’est quoi le bordel finalement ?
Camille – Remettez votre cagoule, on va laisser le corps en bas d’un immeuble, dans la ZUP.
Anatole – Mais, on risque de se faire repérer, il y a toujours des jeunes qui se baladent.
Camille – Pas de témoin, tu effaceras les traces.
Driss- Je récupère son téléphone.
Camille – Mais laisse juste ses papiers, de toute façon, il sera vite identifié. (Il s’adresse à Anatole et Barbara) Mettez-lui un sac plastique sur la tête, on va pas foutre du sang partout dans la voiture. On l’enlèvera là-bas.
Barbara – Et pourquoi dans la ZUP ?
Camille – Apparemment il connaissait bien ce quartier la nuit et le patron avait l’air de trouver ça amusant, mais j’en sais pas plus.
Anatole sort en ouvrant un portail, puis revient au volant d’une grosse voiture avec vitres teintées, ils mettent le corps assis à l’arrière et partent »
Extrait de: Erwan Tanguy. « Les ombres. »