Un homme noir, assassiné par des policiers
À New-York, un jeune étudiant africain se fait tué par des policiers par 41 balles. Les policiers pensaient qu’il était armé.
Texte inachevé
Pendant tout le texte on entendra 41 coups de feu
Les indications ne sont là que pour aider, elles ne sont pas impératives
Personnages : 4 flics, un ambulancier, un père de famille, un homme et le mort
Prologue
(celui qui va mourir)
Je marche
Je marche lentement
Par fatigue
Je n’aime pas trainer la nuit ici
Petite nuit banale
Des cris résonnent au loin
Comme toute les nuits
Je marche
Je marche épuisé
Par les études et le travail
Ça fatigue en profondeur
Petite nuit banale
Je n’ai que quelques heures pour dormir
Et ça recommencera
Mais il faut que je mange
Sinon je n’y arriverai pas
Je marche
Je marche décidé
Vers l’épicerie
Il est comme moi
Il bosse la nuit pour payer ses études
Mais il est d’ici
Et même s’il me connait
Même s’il me salue
Je reste un étranger
Je mange
Je mange doucement le khebab
Il me regarde
Mais il regarde ailleurs
Ses yeux sont loins
Il faut savoir s’évader dans la tête
Pour pouvoir continuer
Comme ça
Presque toutes les nuits
Il fermera tout à l’heure
Je dormirai déjà
Il n’aura que quelques heures aussi
Et ça recommencera
Je marche
Je marche régulièrement
Pour ne pas attirer l’attention
Pour disparaître aux yeux des curieux
Je suis une ombre
Un noir la nuit
Je marche
Je marche mais ne m’arrêterai pas
Pour parler un peu
Avec l’employé des locations vidéos
Et pourtant je sais
Bientôt il n’y sera plus
Remplacé par un distributeur
Il fera un autre boulot
La nuit toujours
Et je continue
Esquisse un geste pour le saluer
Hausse les épaules en montrant
Le ciel noir
Petite nuit banale
Comme si de rien
Je regarde toute les fenêtres
Les maisons
Le silence qui voudrait y régner
Parce qu’on veut y croire
On tente d’oublier la peur
De s’endormir comme si
Tout allait bien
Que ce nommé chez soi
Soit le temps du sommeil
Un espace rassurant
Je marche
Je marche sur mon ombre déformée
Derrière il y a des phares
Une voiture qui passe
Et j’arrive enfin devant ma porte
Je vais pouvoir dormir
Voir la traduction ci-dessous
«La tragédie survient – des » erreurs tragiques « se produisent – lorsque les hommes agissent conformément à leur nature imparfaite, en accomplissant leur destin pré-établi. La tragédie des quatre assassins d’Amadou Diallo est que leurs actes ont été rendus possibles par leurs idées préconçues générales sur les Noirs et les quartiers pauvres; par une théorie du maintien de l’ordre qui les encourage à être rigides et punitifs envers les délinquants mineurs; et par un contexte social dans lequel la possession et l’utilisation d’armes à feu sont tellement normatives qu’elles sont presque discutables. La tragédie du vendeur de rue Amadou Diallo est qu’il est venu innocent du massacre, rendu vulnérable par la pauvreté et par la couleur de sa peau. Et la tragédie de l’Amérique, c’est qu’une nation qui se voit dirigée le monde vers un avenir global dans lequel les valeurs américaines de liberté et de justice seront accessibles à tous échouera si souvent et si mal à garantir cette liberté et cette justice pour tant de personnes. personnes à l’intérieur de ses propres frontières. «
The Night Is Ours
Les Suites au noir - création radiophonique (Radio Campus Rennes)
double CD de créations sonores radiophoniques mené par Brewenn Hellec et RCR (Radio Campus Rennes). 10 textes d’auteurs, mis en son et musique
Présentation > ici